Quels enjeux demain dans l’optique en ligne
Le marché de l’optique a connu toutes les grandes étapes de décomposition et recomposition de sa structure, et des modes de distribution. Il a connu les grandes agrégations, national puis international, il a connu le clonage, le franchising à outrance, il a connu les affres de la capitalisation boursière, celle des déremboursements, puis celle de la dérégulation progressive, du balancier du contrôle excessif, voire de l’uberisation. Aujourd’hui, ce marché semble amorcer une métamorphose en direction de la distribution en ligne, et de l’intégration d’un service de qualité au bénéfice du consommateur.
L’optique en ligne : un nouvel eldorado pour la distribution en ligne ?
L’optique en ligne représente différentes opportunités selon les acteurs concernés. Du point de vue des fabricants, l’optique en ligne représente une formidable opportunité de faire connaître leurs produits instantanément au plus grand nombre, et de se maintenir à la pointe de l’innovation en améliorant toujours les dispositifs d’ajustement optique à distance, tout en réduisant les chaînons de distribution ainsi que la redondance des interventions humaines.
Pour les distributeurs, l’optique en ligne donne accès à une quantité de produits inimaginables dans la distribution classique, permet d’améliorer la gestion des stocks ainsi que le fonds de roulement. Cela permet également de proposer aux consommateurs un choix étendu de lunettes et la possibilité de renouveler régulièrement un produit qui jusque-là, il était à la fois connoté comme rare et paramédical.
Enfin, du point de vue des consommateurs, l’optique en ligne offre la possibilité d’accéder aux lunettes de meilleure qualité en toute sécurité et dans certains cas, avec le tiers payant immédiat.
Quels enjeux juridiques associés à ce marché localement à l’international ?
Sur le plan juridique, diverses questions importantes sont susceptibles de se poser à l’international. Tout d’abord, les barrages douaniers et réglementaires afférents à des produits considérés comme dispositifs médicaux de classe I et soumis à ce titre au marquage CE permettent à certains pays de protéger leur marché intérieur sous des prétextes plus ou moins valides de non-conformité.
Le deuxième enjeu est celui qui concerne les contrefaçons. Celles-ci sont évidemment très présentes dès lors que les dessins et modèles de lunettes de marque circulent dans des pays moins règlementés (pays qui parfois sont eux-mêmes fabricant de lunettes) ou encore dans le cyberespace où chacun peut abuser des options offertes par les nouvelles technologies comme les imprimantes 3D tout en faisant appel à des sous-traitants peu scrupuleux.
Enfin, les risques de responsabilité liés aux éventuels dommages subis ou allégués par les patients dépendant de juridictions réputées contraignantes. C’est notamment le cas aux Etats-Unis où un accident de la route peut entraîner une action disproportionnée basée sur un défaut de qualité des verres ou un défaut de conseil, sur lesquelles les assurances s’appuient régulièrement pour refuser de couvrir le risque et où les frais de contentieux dépassent parfois l’enjeu du contentieux lui-même.
Conclusion
L’optique en ligne représente de belles opportunités pour les entreprises et les consommateurs mais aussi de multiples enjeux juridiques qu’il est nécessaire de prendre en compte. Pour cela, un modèle ambitieux de développement 2.0 en B to C doit nécessairement s’appuyer sur une approche juridique adaptée et validée dans chaque pays concerné. Cela permettra d’éviter les barrières économiques et juridiques multiples qui diffèrent selon les pays.
